Auteurs : Dr Aleksandra Jozwiak-Guyon, généraliste et homéopathe, pour REINFOSANTÉ
Date : 12/05/21
Temps de lecture : 10 minutes


Quelques notions sur l’homéopathie

En tant que parent ou professionnel de santé, vous voyez régulièrement les enfants tomber malade. Certains très souvent, d’autres moins, d’autres encore, quasiment tout le temps, et toujours aux mêmes périodes de l’année et pour les mêmes maladies.

Certains parents ont l’impression d’être tout le temps « chez le médecin » et d’avoir « une sorte de carte de fidélité ». Et s’il y a plusieurs enfants dans la fratrie ?

Il est normal que l’enfant, en grandissant, soit en contact avec différents pathogènes. Cette « relation » naturelle lui permet de créer son immunité. Néanmoins, parfois, le système immunitaire peut être trop réactif ou pas assez, ou encore fatigué. Surtout, si l’enfant a pris de nombreux traitements antibiotiques ou corticoïdes.

Le rôle de l’homéopathie et du médecin homéopathe est de permettre à l’enfant de rétablir l’équilibre de son organisme pour mieux se défendre contre les agressions.

L’homéopathie n’est pas une thérapeutique antagoniste ou substitutive, comme la thérapeutique conventionnelle. L’homéopathie est une thérapeutique qui régule, qui module, qui rééquilibre.

Imaginez une guirlande de Noël, dans laquelle il y a une ampoule défectueuse : la guirlande ne peut pas fonctionner correctement. Le médicament homéopathique permet d’envoyer un signal, comme si on remplaçait cette ampoule, et on permet au courant de circuler correctement, pour que la guirlande illumine le sapin.

Il faut savoir que, comme chaque thérapeutique, l’homéopathie a ses limites. Nous ne pouvons pas tout soigner avec l’homéopathie. Il y a certaines conditions : la pathologie doit être réversible ou fonctionnelle, il doit exister la possibilité de la réaction de l’organisme et bien sûr, l’existence d’un médicament homéopathique adapté.

Quand on parle de l’homéopathie, on parle du terrain, du symptôme, des modes réactionnels.

Avec l’homéopathie, nous pouvons soigner les maladies aiguës en utilisant les médicaments symptomatiques. Mais nous pouvons surtout anticiper et prévenir les maladies récidivantes en utilisant le « traitement de terrain » et en rééquilibrant le fonctionnement global de l’organisme. Par « terrain », nous entendons la façon de réagir de l’individu face à sa maladie, ses antécédents familiaux et personnels, ainsi que la fréquence ou la répétition de différentes maladies passées. Cela nous permet d’avoir une vision globale de la personne dans le temps.

Le médecin homéopathe, comme chaque médecin d’ailleurs, est une sorte de détective de la maladie.

C’est passionnant de pouvoir rassembler tous les morceaux du puzzle pour avoir une vision globale.

Quand les parents viennent voir le médecin homéopathe pour un traitement global, ils doivent s’attendre à toute sorte de questions : quels symptômes votre enfant présent-il ? Quels sont ses ressentis lors de la maladie ? Qu’est-ce qui améliore ou aggrave le symptôme ? (Par exemple, qu’est-ce qui aggrave ou améliore la douleur ou la toux ?) Quel(s) autre(s) symptôme(s) sont apparus en même temps, souvent des signes généraux et sans lien apparent avec la maladie elle-même (changement d’appétit, du comportement, etc.). Quelle est la fréquence ? Y a-t-il d’autres maladies intercurrentes ou en même temps (par exemple, asthme, otites ou eczéma) ?

On vous posera aussi des questions d’ordre étiologique : depuis quand ? À la suite de quoi ? Et d’autres concernant des pathologies et le fonctionnement normal des organes et systèmes du corps humain : pathologies ORL, système nerveux, circulatoire ou digestif, appareil respiratoire ou urinaire, la peau ou les os, les articulations, les muqueuses, le métabolisme, le sommeil, le comportement habituel de votre enfant, ses tendances à transpirer ou pas, ses habitudes alimentaires, etc.

On vous demandera si les signes changent en fonction des heures de la journée ou de la nuit, des saisons ou des conditions climatiques ou certains événements bien particulier de la vie. Ce qui est important, c’est la réaction individuelle de chacun face à la maladie aiguë, mais aussi cette réaction bien spécifique à chacun, à chaque fois que d’autres problèmes vont survenir.

Toutes ces informations bien précieuses nous permettent de choisir le bon médicament de la personne pour remplacer cette « ampoule » manquante et de restaurer une bonne « circulation » dans la guirlande de nos mécanismes de défense et de prévention.

L’homéopathie, dans certains cas aigus, peut être alternative, surtout s’il n’y a pas de traitement conventionnel au problème, mais elle peut aussi être complémentaire.

À mon sens, il ne faut pas opposer les deux thérapeutiques, car chacune a bien sa place. Un étudiant en médecine apprend les bases de fonctionnement du corps humain, son anatomie, sa physiologie et les pathologies de différentes organes. Il apprend aussi les traitements (classiques et proposés par le programme de l’enseignement). Il peut aussi élargir ses connaissances à travers les thérapeutiques traditionnelles et anciennes, car il existe des approches multiples venant des quatre coins du monde. L’histoire de la médecine est passionnante et enrichissante. Elle nous apprend l’humilité et l’émerveillement face à la complexité du corps humain et, dans beaucoup de cas, l’impossibilité de prévoir les réactions. Et, comme je l’ai déjà mentionné auparavant, chaque thérapeutique a ses limites, même celle qui est actuellement conventionnelle et qui, par rapport aux autres approches, est juste « un bébé » avec sa courte histoire.

Mais revenons à nos enfants.

Une fois le traitement choisi et adapté, il faut parfois plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour rééquilibrer le fonctionnement de l’organisme. Tout dépend de l’ancienneté des troubles.

Il faut régulièrement revoir le médecin pour adapter les médicaments ou leurs dilutions, en fonction des changements observés.

Le but étant que le médecin vous voit le moins souvent possible et que votre enfant soit moins souvent malade et qu’il retrouve sa bonne santé. En sachant que les enfants sont souvent malades dans la période hivernale, il est intéressant de profiter des consultations du début d’année scolaire (certificats médicaux), pour anticiper l’hiver avec un traitement adapté.