Auteur : Sophie Dévé, médecin et psychothérapeute, et Florent Majoullier, ostéopathe D.O, pour REINFOSANTÉ
Date : 09/05/21
Temps de lecture : 5 minutes
La connaissance des mécanismes respiratoires
Cette connaissance représente l’une des clefs primordiales dans la compréhension de notre propre respiration. Cette démarche intellectuelle est d’ailleurs ce qui définit la science elle-même, c’est-à-dire « la connaissance approfondie des choses dans ce qu’elles sont [1] ».
Chers lecteurs du pôle RESPIRATION, en lisant ces quelques lignes, ayez le courage de poursuivre ! Nous ne rentrerons point, ici, dans des détails trop spécifiques, qui pèseraient sur la compréhension générale.
Bien que le système respiratoire humain soit complexe – car faisant intervenir des connaissances anatomiques, physiologiques, physiques, chimiques, etc. – le comprendre nécessite en quelque sorte de déjà « rendre visible ce qui ne l’est pas » ; ou de « mettre en image une idée ou un sujet » : c’est-à-dire, étymologiquement, visualiser [2]. Si bien que l’importance et l’impact de ce temps – si court soit-il – à essayer de voir ce qui n’est pas, sont le point de départ de ce long chemin menant à sa propre élévation. Car s’éduquer, c’est autant « se former » que de « faire sortir et s’élever [3] ».
Le mouvement respiratoire de la cage thoracique
Il est lié à la contraction et au relâchement de plusieurs muscles [4]. Les principaux étant le diaphragme, les muscles intercostaux internes et externes. S’il n’y en avait qu’un seul à retenir, ce serait bien évidemment le diaphragme ; de par sa forme, son étendue, sa localisation et sa contiguïté avec certains organes et tissus vasculaires et nerveux. Comme, entre autres, le cœur, le foie, l’estomac, l’aorte et les nerfs vagues.
Imaginez-vous le diaphragme comme une toile, en forme de dôme, séparant le tronc en deux compartiments. C’est d’ailleurs là son étymologie (de diaphragma, signifiant « séparation, cloison [5] »). Telle une toile de tente, ce dôme est tendu au milieu du tronc et s’insère sur les côtes [6], les vertèbres, le sternum [7] et entoure même certains tissus tels que l’œsophage et la veine cave inférieure [8]. Quand il se contracte, le dôme s’aplatit (le tissu musculaire se raccourcit physiologiquement) et entraîne l’augmentation des dimensions verticales du thorax. C’est-à-dire qu’au plus il se contracte, au plus les dimensions supérieure-inférieure de la cage thoracique augmentent ; et au plus la quantité d’air aspiré est importante.
À l’inverse, lorsqu’il se relâche, le dôme reprend sa forme naturelle en remontant vers les poumons ; ce qui, dans un certain sens, force l’air à être expulsé [9].
De ce fait, la respiration ventrale (ou abdominale), qui voit le ventre pousser vers le devant, provient de la contraction du diaphragme qui, en s’écrasant, augmente la pression sur les organes intra abdominaux (exemple : les intestins). Qui ne peuvent « fuir » majoritairement que vers le devant, puisque la colonne vertébrale, le bassin et les côtes ne se déforment que très peu.
Les muscles intercostaux internes et externes sont, comme leurs noms l’indiquent, des muscles situés entre les côtes. Ils s’insèrent sur ces dernières et leurs contractions permettent soit de les rapprocher, soit de les séparer.
Les muscles intercostaux externes, principalement situés sur le pourtour postéro-latéral du thorax, permettent d’augmenter le gonflement antérieur de la cage thoracique. En se contractant, ils font lever les côtes vers le haut et les côtés. Ce sont des muscles synergiques du diaphragme.
Alors que les muscles intercostaux internes, situés principalement sur le pourtour antéro-latéral du thorax, rapprochent les côtes entre elles antérieurement. Et, de ce fait, diminuent l’ouverture avant de la cage thoracique. Ils sont donc des muscles dits antagonistes des muscles intercostaux externes.
Donc, à ce titre, ces muscles mettent en lumière la respiration thoracique (ou costale) qui se traduit par l’ouverture et la fermeture (ou le gonflement et dégonflement) du thorax.
Il existe bien évidemment d’autres muscles participant à la respiration. Tels que les muscles accessoires de la respiration, à l’instar de certains muscles du cou et du dos [13]. Ceux-ci se contractent lors de la respiration forcée (exemple : effort physique) et participent à une augmentation plus accrue de la quantité d’air inspiré ou expiré.
Pour conclure
Ressentir votre corps lors de la respiration, en y projetant mentalement ce qui s’y passe, permet de s’inscrire dans une conscience propre et singulière. Ce qui acte déjà le fait d’incarner [14] pleinement ce que nous sommes. Travailler sur notre respiration induit des réactions autant physiques que psychiques, ce qui rend les exercices respiratoires d’un grand intérêt.
Le temps de lire touche à sa fin. Il est désormais le moment de ressentir et pratiquer la respiration.
À suivre : quelques exercices qui auront le mérite de vous plonger dans le phénomène respiratoire !
Références
[1] www.cnrtl.fr
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] Etymologie : du latin musculus, signifiant « petite souris ». www.cnrtl.fr
[5] www.cnrtl.fr
[6] Etymologie : « flanc, côté ». www.cnrtl.fr
[7] Os central, sur la poitrine, où viennent s’articuler les côtes.
[8] Grosse veine venant se jeter dans la partie inférieure du cœur.
[9] Ce qui fait de l’expiration, du moins lors de la respiration au repos, un phénomène passif.
[10] 2316 Inspiration and Expiration, commons.wikimedia.org
[11] External intercostal muscles lateral, commons.wikimedia.org
[12] Internal intercostal muscles frontal, commons.wikimedia.org
[13] Exemples : les muscles scalènes, sterno-cléido-mastoïdien et carré des lombes.
[14] Etymologie : « entrer dans un corps », revêtir une forme humaine », www.cnrtl.fr