Auteur : Nayla Cherrino Parra, vétérinaire orientée en médecines naturelle, pour REINFOSANTÉ
Date : 10/05/21
Temps de lecture : 15 minutes
Pour aller plus loin : Vivre et résoudre ses émotions – partie 1 (théorique)
Consignes à appliquer pour faire des séances de résolution émotionnelle selon les circonstances
Avertissement
Je vous livre, ici, les protocoles tels que je les ai appris et les utilise. Pour être à l’aise, il est nécessaire de pratiquer d’abord régulièrement pour soi. Ensuite, si vous désirez aider les autres et que ça coince quelque fois, je vous recommande de vous former pour intégrer pleinement le processus. En attendant, conseillez à la personne de contacter un professionnel en santé émotionnelle.
Pour résoudre une émotion en direct
Quand je suis en train de vivre une émotion désagréable (quand « Brutus » aboie) :
- Me placer en zone de sécurité,
- Fermer les yeux (capacité de le faire si nous nous sentons en sécurité),
- Observer toutes les sensations physiques liées à l’émotion. Qu’est-ce que je sens dans mon corps là, maintenant ?
- Laisser faire mes sensations physiques sans interagir, jusqu’à ressentir l’apaisement qui arrive en quelques secondes jusqu’à maximum 3 minutes. Parfois, il peut y avoir au tout début un pic plus intense que je ressens, avant la diminution puis l’apaisement,
- Ouvrir les yeux.
Puis, il suffit de repenser à l’événement qui a généré l’émotion :
- Si tout est serein c’est terminé,
- Si de nouvelles sensations (généralement différentes) se manifestent, je recommence à fermer les yeux. J’observe les sensations jusqu’à ouvrir les yeux, et là quand je repense à la situation, tout est serein,
- Si ce sont les mêmes sensations de même intensité, il est nécessaire alors de faire une résolution en différé. Un blocage est intervenu dans le processus (par exemple défaut de sécurité).
Pour une autre personne en détresse émotionnelle (le « brutus » de cette personne aboie).
Elle est donc en train de manifester une émotion. Je lui demande directement :
- « Qu’est-ce que ça fait dans ton corps là, maintenant ? » Quelquefois, il est nécessaire de répéter plusieurs (1 à 5) fois, sans changer de consigne, avant que la personne donne des sensations physiques. Dès que la personne mentionne des sensations physiques :
- « Ferme les yeux ».
✔ Si elle ne les ferme pas ou si elle est dans l’incapacité de les fermer, il ne faut pas insister et j’arrête là avec plus ou moins d’explications sur la CNRE.
✔ Si elle les ferme, c’est qu’elle se sent suffisamment en sécurité et qu’elle est d’accord de se laisser guider, je poursuis alors : - « Quoi d’autre ? » Pour que la personne me cite d’autres sensations physiques et évite qu’elle ne se focalise sur une seule (en direct, deux sensations suffisent).
- « Laisse faire tes sensations sans interagir. »
- « Signale-moi le moindre changement dans tes sensations. » À chaque signalement : « Laisse faire ». En cas de silence de plus de 15 secondes : « Signale-moi le moindre changement dans tes sensations ».
- Par contre, dès qu’elle me dit que c’est apaisée, je lui indique, si ce n’est déjà fait : « Ouvre les yeux ».
- « Ça va, on peut continuer ? »
- « Si tu repenses au moment de l’émotion de toute à l’heure, ça fait quoi dans ton corps là, maintenant ? »
Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter dans la réponse de la personne :
- Si elle en parle sereinement (majorité des séances directes), c’est terminé.
- Si quand elle y repense, de nouvelles sensations différentes se manifestent, je redonne les consignes de fermer les yeux, de laisser évoluer jusqu’à l’apaisement.
- Si à nouveau, elle ressent des sensations identiques et de même intensité, je lui propose de faire alors une séance en différé.
Ces consignes doivent être directives pour éviter la mise en route du mental.
Petite variante pour guider, en direct, les enfants de 4 à 9/12 ans vivant une émotion désagréable donc pendant que leur « Brutus » aboie.
Je le place en sécurité et lui donne comme consigne :
- « Mets ta main là où ça ne va pas dans ton corps. »
- « Place ta deuxième main à un autre endroit où ça ne va pas. »
- « Suis avec tes mains ce qui se passe dans ton corps. »
Suivant comment je ressens l’enfant, je peux lui demander de fermer les yeux entre la consigne 1 et 2 pour s’assurer qu’il se sente en sécurité. Dès que c’est fini, nous en restons là, inutile de demander à l’enfant ce dont il pense de l’événement qui a généré l’émotion. J’utilise parfois, chez l’adulte, cette technique de montrer avec les mains où se situent les sensations physiques liées à l’émotion, quand celui-ci éprouve beaucoup de difficultés à nommer ses sensations physiques pour éviter qu’ils ne se bloquent, alors qu’il est en pleine détresse émotionnelle. Dans ce cas, je demande :
- « Montre avec la main où tu sens quelque chose. »
- « Ferme les yeux. »
- « Mets ta deuxième main là où tu sens autre chose. »
- « Laisse faire tes sensations. »
- « Montre moi le moindre changement dans tes sensations. »
- Quand c’est apaisé, « Ouvre les yeux ».
- « Ça va, on peut continuer ? »
- « Si tu repenses au moment de l’émotion de toute à l’heure, ça fait quoi dans ton corps là, maintenant ? »
Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter dans la réponse de la personne :
- Si elle en parle sereinement (majorité des séances directes), c’est terminé.
- Si quand elle y repense, de nouvelles sensations différentes se manifestent, je redonne les consignes de fermer les yeux, laisser évoluer jusqu’à l’apaisement.
- Si à nouveau, elle ressent des sensations identiques et de même intensité, je lui propose de faire alors une séance en différé.
En différé (à partir de 9/12 ans), protocole à suivre pour guider une personne qui n’est pas en train de vivre l’émotion, mais qui veut résoudre une difficulté émotionnelle rencontrée.
Il est préférable que la personne soit assise et se sente en sécurité (débrancher téléphone, signaler aux autres que nous faisons une séance pour éviter d’être dérangé) :
- « Choisis un exemple précis de situation où l’émotion désagréable, que tu souhaites résoudre, s’est manifestée. » (Même quand la situation est répétitive, il est nécessaire de faire le choix d’une situation unique. Par exemple, si une personne commence par « à chaque fois que… », je lui signale d’en choisir une).
- « Choisis le moment de plus forte émotion (Où ? Quand ? Comment ?). »
- « Ferme les yeux. »
- « Revis l’instant comme si tu y étais. »
- « Que sens-tu dans ton corps là, maintenant ? »
✔ La personne donne une sensation physique, on poursuit par « Quoi d’autre? », « Quoi d’autre ? » (nécessaire d’avoir trois sensations physiques différentes pour avoir l’empreinte émotionnelle).
✔ la personne dit « rien », je demande de préciser avec « C’est quoi ce rien ? »
Si elle me précise vide (ou flou ou blanc), je passe à l’étape suivante.
Si elle me précise que c’est tranquille, c’est que la personne a résolu et ce n’est plus une difficulté, je lui demande comment elle perçoit la scène maintenant. (C’est terminé.)
- « Laisse faire tes sensations. »
- « Signale-moi le moindre changement dans tes sensations », à chaque signalement : « Laisse faire »
en cas de silence de plus de 15 secondes : « Signale-moi le moindre changement » ou « Je te rappelle de me signaler les moindres changements », puis « Laisse faire » jusqu’à ce que la personne signale que les sensations sont apaisées. - « Ouvre les yeux. »
- « Ça va, on peut continuer ? » Puis pour valider, je fais un deuxième passage :
- « Reprends la même situation du départ. »
- « Prends la 1/2 seconde de l’instant choisi. »
- « Ferme les yeux. »
- « Revis cette 1/2 seconde comme si tu y étais. »
- « Que sens-tu dans ton corps là, maintenant ? »
Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter dans la réponse de la personne :
- Soit tout est apaisé : « Ouvre les yeux ».
- Soit ce sont les mêmes sensations, mais avec une très faible intensité (idem, c’est fini) : « Ouvre les yeux ».
- Soit ce sont des sensations totalement différentes et donc reprendre le protocole initiale avec « Laisse faire tes sensations », « Signale-moi le moindre changement dans tes sensations », jusqu’à « Ouvre les yeux » et refaire une validation qui est OK.
- Soit ce sont les mêmes sensations avec la même intensité, nécessité d’interroger pour comprendre et expliquer à la personne où le processus a été bloqué avant de refaire le protocole.
Pour interroger, nous demandons : « Quand je t’ai dit (nous citons alors la consigne), comment procèdes-tu ? »
Détails de quelques façons fréquentes de bloquer la séance :
- La situation de départ n’est pas unique, la personne est restée dans le « à chaque fois que », elle n’a pas choisi une situation. Il est nécessaire de lui permettre de comprendre qu’il est nécessaire de faire le choix d’une situation.
Je donne la comparaison que le « à chaque fois que » est comme une forêt de situation qui réveille « Brutus ». Pour libérer l’émotion, il est nécessaire de faire le choix d’un représentant syndical. - Elle focalise trop sur une des sensations ou fait quelque chose pour apaiser les sensations. Quand une personne se focalise, je lui demande où en sont les autres sensations. Quand une personne commence à prendre le contrôle des sensations en faisant quelque chose, je lui rappelle qu’elle n’a rien à faire.
- Elle remonte régulièrement dans le mental en continuant de voir la situation. J’explique que la situation peut être comparée à un interrupteur et dès que « Brutus » aboie, inutile de rester le doigt appuyé sur l’interrupteur.
- Elle peut s’être sentie obligée de le faire. Exemple d’un mari qui faisait une séance pour sa femme, et non pour lui, ou de l’ado pour ses parents. Demandez alors à la personne de trouver une situation où elle a ressenti une émotion qui la dérange personnellement. D’une façon similaire, quand je propose à une personne si elle veut faire une séance et que la réponse est : « si tu veux ». Je réponds : « moi je ne veux rien, mais toi, le veux-tu ? ». Il est indispensable que la personne soit demandeuse de la séance.
Pour les animaux :
Autant pour les humains, une séance en direct se fait de façon spontanée dans le moment présent où la personne vit l’émotion (zone rouge où la charge émotionnelle est forte), elle va choisir de s’en libérer car elle connaît sa CNRE et va se mettre en zone de sécurité ou elle va se laisser guider par une personne qui connaît la technique. Autant pour les animaux, la séance de libération émotionnelle par l’Intégration Sensorielle Animale (ISA) élaborée par Olivier Hibon, Francis Fraisse et moi-même, est une technique en direct mais programmée car le praticien va confronter l’animal à un événement sur lequel le praticien peut interagir et qui déclenche le « Brutus » de l’animal.
Dès les premiers signes de tension que le praticien perçoit chez l’animal, il est indispensable :
- D’arrêter toute action,
- De laisser le temps à l’animal de ressentir l’apaisement (qui arrive chez l’animal en quelques secondes, jusqu’à maximum 3 minutes) sans rien faire, ni lui parler ni le caresser. Il est important de respecter cette zone de premières tensions (qui correspond chez nous à la zone de sécurité dans laquelle nous avons les manifestations physiques liées à l’émotion, mais où nous ressentons l’apaisement car nous sommes en sécurité), sinon l’animal passe en zone rouge et il sera alors dans la réaction. Dès que l’animal montre des signes de détente, le praticien continue la progression de la séance de libération, jusqu’à une nouvelle zone de tension. Il est souvent nécessaire de faire 1 à 5 paliers de libération.
Un impératif majeure, lors d’une séance avec un animal, est que le praticien soit serein. Si son propre « Brutus » s’active, l’animal le ressent et l’animal ne se sent plus en sécurité.
✔ Si, quand l’animal manifeste les premières tensions, quel que soit le palier de libération, le praticien ressent son « Brutus » s’activer, il est important que le praticien s’occupe de son « Brutus » en trouvant une zone de sécurité pour lui, pendant que l’animal s’occupe du sien.
✔ Si le praticien n’est pas libéré de l’impatience (émotion difficile à reconnaître), attendre maximum 3 minutes que l’animal s’apaise, le temps d’attente peut, alors, réveiller le « Brutus » d’impatience du praticien. Dans ces conditions, l’animal n’est plus en sécurité. Dans ce cas là, un moyen de se détourner de l’impatience est de compter jusqu’à 180.
✔ Si le praticien a bloqué une(des) émotion(s) par rapport à l’attitude de l’animal, il est indispensable que le praticien résolve d’abord son état émotionnel avant de pouvoir aider l’animal à résoudre son propre état émotionnel.
✔ Si l’environnement n’est pas sécuritaire (sol glissant, condition climatique inconfortable, etc.), le « Brutus » de personnes autour de l’animal s’activent, l’animal ne peut pas résoudre pour lui-même.
Bibliographie
• Revivre sensoriellement, Luc Nicon, Édition Émotion forte
• Guide pas à pas pour en finir avec nos émotions indésirables, co-écrit par Olivier Hibon et Francis Fraisse, disponible gratuitement en format pdf via l’onglet Article Tipi sur mon site : les9fontaines.eu
• Vidéo explicative, Tipi appliqué aux animaux : https://www.youtube.com/watch?v=lvZZnjWJiEM