Auteur : Raphaël Perez, Docteur en pharmacie et naturopathe, pour REINFOSANTÉ
Date : 21/06/21
Temps de lecture : 10 minutes


L’aspartame est le nom commun du composé chimique « L-Aspartyl-L-phénylalanate de méthyle ». C’est un additif alimentaire (E951 ou B528) , qui a un effet exhausteur de goût au pouvoir sucrant près de 200 fois supérieur à celui du saccharose (le sucre), tout en ayant un faible apport calorique. C’est la raison pour laquelle cette substance est largement utilisé dans de nombreux aliments « sans sucre » ou « light ».

Les aliments et boissons contenant de l’aspartame, et plus largement les édulcorants, font partie des aliments dits « ultra-transformés ».

Un goût sucré fortement toxique

Après avoir été consommé, sous l’effet de la chaleur du corps et des organes digestifs, l’aspartame est dégradé en plusieurs produits : l’acide aspartique, la phénylalanine, le méthanol ou le formaldéhyde.

L’acide aspartique est un acide aminé neurostimulant, qui en consommation abondante et régulière, présente un effet neurotoxique. Les recherches du Dr John Olney, un neuroscientifique qui étudié cet acide aminé, ont pu montré un lien entre la présence abondante d’acide aspartique et les lésions chimiques causés dans le cerveau des souris.

La phénylalanine pose des problèmes d’allergie chez environ 2% de la population.

Le méthanol, encore appelé alcool de bois, est très toxique pour le système nerveux et pour les yeux.

La FDA (Food and drug administration), l’agence de surveillance des aliments et des médicaments des Etats-Unis, recense une liste de 92 symptômes différents signalés en lien avec l’utilisation de l’aspartame. Parmi tous ces symptômes figurent diverses troubles digestifs, des symptômes neurologiques, de la fatigue, des troubles du sommeil, des perturbations hormonales, des réactions musculaires et cardiaques ou encore des douleurs articulaires.

L’aspartame pourrait favoriser ou aggraver plus d’une quinzaine de maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, le lupus, la fibromyalgie, l’épilepsie, certains cancers. Il provoque aussi un risque accru d’accouchement prématuré.

L’aspartame présente donc une toxicité significative pour l’organisme. Mais il n’est jamais consommé seul. Dans les produits alimentaires ultra-transformés, il côtoie d’autres substances toxiques. Pour éviter de voir apparaître et s’aggraver les symptômes de l’intoxication par l’aspartame, il est indispensable de désintoxiquer son corps.

L’aspartame présente encore un inconvénient de taille. Il perturbe l’état de la flore intestinale. Cet édulcorant, comme d’autres édulcorants de synthèse, est toxique pour certaines espèces bactériennes. Et la toxicité est visible rapidement. Deux semaines de consommation d’édulcorants de synthèse provoquent déjà des perturbations au niveau des bactéries intestinales. Une baisse de production de sérotonine par les bactéries et une moins bonne absorption des nutriments figurent parmi les effets négatifs de cette perturbation du microbiote de l’intestin.

Par différents mécanismes chimiques, cet impact sur la flore intestinale peut avoir des effets sur le moral et favoriser une carence en vitamine B3.

Comment se désintoxiquer de l’aspartame ?

La désintoxication de l’aspartame doit permettre d’éliminer les métabolites de l’aspartame et de permettre aussi à l’organisme de retrouver un état de fonctionnement plus satisfaisant réduisant les carences nutritionnelles et en régénérant les tissus affaiblit par l’encrassement ou la détérioration.

1- Réduire les carences

La vitamine B3 (niacine) est conseillé à des doses élevées, de l’ordre de 50 mg à 100 mg par jour ou plus. Une sensation de démangeaison, qui peut être ressentie dans les 20 minutes après la prise, est normale. Un suivi médical est nécessaire en cas de maladie du foie. L’augmentation des doses doit se faire de manière progressive.

En plus de cet apport conséquent en vitamine B3, la prise d’un complexe de vitamine du groupe B est recommandépour maintenir ou retrouver un état métabolique satisfaisant.

La vitamine C est également très importante pour son rôle d’antipoison. La consommation régulière et pendant un période prolongée de produits ultra-transformés a tendance à faire baisse les niveaux de vitamines C. Cette vitamine contribue aussi à protéger l’organisme durant la désintoxication. Une bonne protection se fait généralement de fortes doses de vitamine C ; plusieurs grammes par jour en plusieurs prises. L’augmentation des doses se fait progressivement. Les besoins sont différents d’une personne à une autre selon son état et doivent être adapter à chacun.

La Vitamine E joue un rôle important et complémentaire de la vitamine C. Une exposition à l’aspartame et, plus largement, aux produits ultra-transformés augmente les besoins en vitamine E. Cela crée très souvent une micro-carence qui, avec le temps, devient problème pour la protection du système nerveux, des yeux et de la peau.

Le magnésium permet de soulager la stimulation provoquées, sur le système nerveux et sur coeur, par certaines molécules excitotoxines. Le citrate de magnésium ou de glycinate de magnésium sont deux formes de magnésium bien tolérées et bien absorbées.

Ces nutriments sont à prendre sur une première cure de 6 semaines. Une autre cure pourra être envisager plus tard si nécessaire.

2- Éliminer les substances toxiques et favoriser leur évacuation

L’argile verte est un détoxifiant puissant. Il a la particularité d’adsorber et de transporter de nombreuses substances toxiques.

Elle peut être utilisé en usage interne. Il est donc recommander de commencer avec des petites quantités comme une demi cuillère à café par jour ou moins puis augmenter progressivement jusqu’à une cuillère à soupe par jour. Autre précaution pour l’augmentation progressive de l’effet détoxifiant, commencer d’abord par boire uniquement l’eau dans laquelle se trouve l’argile, en prenant soin de laisser l’argile au fond du verre. Après quelques jours, l’argile est remise en suspension avant d’être bue avec l’eau.

Pour obtenir un maximum d’efficacité, l’argile est à boire a jeun, à distance des repas et des prises médicamenteuses.

Pour soutenir le foie, le nettoyer et le régénérer le foie certaines plantes sont intéressantes comme le romarin, le chardon marie, l’artichaut.

3- Établir une alimentaire favorable

L’alimentation va conditionner l’efficacité de la désintoxication de l’organisme.

L’alimentation contenant du sucre ou des édulcorants de synthèse a un effet addictif. Les personnes fortement intoxiquées peuvent ressentir un effet de sevrage avec des symptômes de sevrage pendant plusieurs semaines après l’arrêt de l’aspartame. Mais le plus souvent, le phénomène est perceptible durant la première semaine et il peut réapparaître lors de la phase de désintoxication la plus intense.

         Éviction totale des produits qui contiennent de l’aspartame ou d’autres édulcorants de synthèse. L’arrêt permet de réduire considérablement l’intoxication donc les symptômes qui y sont associés. Au début, l’attirance vers le sucre reste souvent prononcée. Privilégiez les sucres naturels (fruits, miels, fruits secs sucrés ou encore des épices comme la cannelle, le gingembre ou la vanille).

         Éviter de surcharger le système digestif et les émonctoires (foie, intestin, reins et poumons). Certains produits diminuent la capacité de l’organisme à éliminer les toxines. C’est le cas des produits transformés, qui sont à réduire au maximum et, si possible, à supprimer. Il en est de même pour l’alcool et les préparations à base d’alcaloïde comme le café, le chocolat, les boissons au cola, etc. Au minimum, ils devront être retirer de l’alimentation pendant la période alimentaire la plus stricte. Les tisanes sont préférables aux préparations à base d’alcaloïdes.

         Favoriser une bonne digestion. Pour cela, il est recommander de bien mastiquer, de faire des repas peu copieux et de favoriser les combinaisons alimentaires les plus digestes.

Cette première partie de changements peut déjà prendre 3-4 semaines

         Privilégier une alimentation alcaline pendant environ 2 mois. Une telle alimentation repose sur la consommation de fruits, de légumes, de fruits et légumes féculents (pomme de terre, patate douce, châtaigne, banane, igname, manioc, etc.), l’avocat. Les huiles peuvent être consommées durant cette période. Leur effet acidifiant modéré est largement compensé par le reste de l’alimentation.

         Augmenter naturellement la capacité de détoxication du corps. Cela peut se faire en augmentant la proportion d’aliments crus. L’alimentation crue favorise le drainage de toxines. Si manger plus d’aliments crus est difficile à supporter, il est possible d’en consommer une partie sous la forme de jus de légumes. Les légumes crucifères (brocolis, les choux-fleurs, les choux et choux de Bruxelles) soutiennent l’activité du foie. L’ortie est également très intéressante pour désintoxiquer l’organisme.

         Faire une ou plusieurs cures détox. Pour obtenir une désintoxication en profondeur et favoriser la restauration des tissus altérés par les toxines, la cure détox est indispensable. Elle se compose de 2 ou 3 éléments : une diète très légère, du repos et, selon les besoins, d’un peu d’activité physique.

Après être sorti de l’addiction à l’aspartame et avoir réduit fortement les contraintes alimentaires inutiles, l’organisme est prêt à entrer dans une phase de désintoxication profonde. L’alimentation alcaline peut en être véritablement le début. A partir de cette alimentation, nous évoluerons sur une alimentation à base de fruits et de légumes, d’une monodiète variée (un aliment par repas, de préférence fruit ou légume en alternance) ou encore une cure de jus de légumes ou un mélange entre les fruits et légumes à croquer et les jus de légumes.

Le repos renforce les bénéfices de la cure alimentaire en permettant à l’organisme de mobiliser plus d’énergie sur le drainage des toxines et la régénération.

Au total, entre l’alimentation alcaline et la ou les cures détox, une période globale de désintoxication de 60 jours donnent généralement de bons résultats quand l’exposition à l’aspartame dure depuis plusieurs années,.

Pour une consommation régulière depuis plus d’un an : 4 à 6 semaine sont nécessaire.

Avertissement : Cet article est fourni à titre informatif uniquement et est de nature éducative. Cet article n’est pas destiné à diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une maladie. Veuillez en discuter avec un médecin, un naturopathe ou un professionnel compétent avant de prendre des compléments alimentaires ou d’apporter des changements majeurs à votre alimentation.

Sources

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